Bugatti : Le mythe Français ressuscité par Volkswagen

D’aucuns diront que tout ceci est vain à une époque ou l’automobile est plus soumise à la répression en tout genre que synonyme de liberté.
Pourtant, il faut saluer à sa pleine mesure le geste héroïque d’avoir ressuscité cette marque Française.

Je fais parti de ceux qui considèrent bien au contraire que la résurrection de Bugatti par le groupe Volkswagen a été une aubaine, une chance unique et ce pour les raisons suivantes :

– La marque, déjà ressuscitée quelques années auparavant mais en faillite peu de temps après, n’aurait certainement pas été à nouveau ressuscitée sans l’appui d’un grand groupe
– Le segment des hypercars a été ainsi créé, suscitant des envies à certaines marques de surenchérir ou tout du moins de proposer une offre équivalente.
– La possibilité pour de riches collectionneurs de trouver une nouvelle source de dépenses !!

Avant tout ceci, il y a eu Ettore Bugatti qui fonde en 1909 ce qui sera à date le plus prospère constructeur automobile avec plus de 10.000 victoires en compétition et plus de 1.000 brevets. Durant ses 30 années d’existence auxquelles il faut retrancher les années de la guerre 14-18, Bugatti s’est forgée une histoire hors du commun. Ses fameuses « Type » étaient très en avance sur la concurrence. Ses deux Victoires aux 24 heures du Mans de 1937 et 39 démontrent bien le génie du fondateur et de son fils Jean.
A la mort accidentelle de ce dernier, lors de l’essai de la voiture du Mans 1939, la belle histoire prit fin. Le conflit de 39-45 scella définitivement ce qui restera l’une des plus belles aventures automobiles.

Ce glorieux passé décida un entrepreneur italien de relancer la marque en 1987 avec un modèle désormais iconique, l’EB110 pour célébrer les 110 ans de la marque. Cette nouvelle Bugatti, sans faire injure à son patron, ne bénéficiait pas d’une structure capitalistique suffisante pour lui assurer un avenir serein. Malgré la tentative de créer un autre modèle, le constructeur a du a nouveau fermer ses portes.
Et c’est bien là le point central. Le prix de vente d’une Bugatti ne couvrant pas son prix de revient, il est obligatoire d’avoir un propriétaire qui peut se le permettre. On est sur une approche sensiblement similaire à celle d’une équipe de F1. L’écurie doit permettre de montrer le savoir-faire, motiver les meilleurs ingénieurs mais ne constitue pas un centre de profit.
Du coup, Volkswagen Group a considéré le rachat de cette marque pour en faire sa vitrine technologique. Ferdinand Piech a décidé de relancer cette aventure en connaissant l’équation ce qui rend la démarche à la fois très respectable mais également paradoxale. Ce sont en effet les marques VW, Skoda, Seat et Audi qui financent Bugatti.
Le Groupe VW a donc placé quelques-uns de ses meilleurs ingénieurs pour concevoir l’inconcevable.

Bon, venons en à la bête.
Il y a 11 ans, la planète auto était en ébullition avec la présentation de la Veyron. C’est en effet la première voiture commerciale à passer la barre mythique des 1.000 ch sans recourir à une solution de nitro.
La Bugatti Veyron 16.4 cumule les superlatifs. Son moteur 16 cylindres, de 8 litres de cylindrée contient 64 soupapes et 4 turbos. Le couple de 1.250 Nm est titanesque, tout comme son poids de 1.850 kilos.
Afin de bien comprendre ces valeurs, il suffit de mettre en comparaison avec les avions de chasse de l’époque :
La Pagani Zonda F et ses 602 ch et 760 Nm de couple
La Ferrari Enzo et ses 660 ch et 656 Nm de couple
La Porsche Carrera GT et ses 612 ch et 590 Nm de couple
La Koenigsegg CCX et ses 806 ch et 920 Nm de couple

Je vous entends déjà dire que j’ai omis l’essentiel, ce qui fait que Photoshop et si largement utilisé dans les rédactions des magazines people. Le Poids.

Visualisez la puissance de la Veyron

Si l’on reprend la liste des concurrentes, elles affichent toutes un poids compris entre 1.180 et 1.320 kg. La Veyron frise les 2 tonnes donc au final, le fameux ratio poids/puissance se cale sur des valeurs comprises entre 0,68 et 0,5. La bugatti n’est donc pas la reine des sportives mais bouscule néanmoins les lois de la physique.
De toute façon, avec un W16 qui est la réunion de deux V8, 4 turbos, 4 roues motrices, 4 radiateurs, elle ne pouvait pas peser le poids d’une Lotus.

Lorsque l’on construit un produit qui sera commercialisé à un prix d’immobilier de luxe, on ne peut que s’adresser à de très grandes fortunes qui ne sont pas toutes forcément passionnées par la chose automobile. C’est la raison pour laquelle on a plus souvent vu cette incroyable machine parader dans des lieux à la mode que donner leur pleine mesure sur des circuits. C’est aussi ce qui explique qu’il aura fallu à Bugatti 10 années pour écouler les 450 voitures produites et que le département marketing aura « conçu » un nombre impressionnant de séries limitées pour maintenir une certaine actualité au gré des salons internationaux.Il est d’ailleurs difficile d’évaluer la répartition précise entre les différentes séries limitées. Il est néanmoins admis que le 300ème exemplaire est le dernier de la version de base 16.4 de 1 001 chevaux et qu’il est sorti à la fin 2011, soit 6 ans après sa première apparition.

Je vous propose de passer en revue les différentes séries limitées pour chaque modèle puisque la Veyron a existé en 4 versions différentes :
Si vous souhaitez accéder directement aux 50 annonces actuellement sur le marché, c’est par

La 16.4 de 1 001 chevaux :

Séries limitées : Pegaso Edition / Pur Sang  / Fbg par Hermès  / Sang Noir / Bleu centenaire / Édition Centenaire / Mirror

La Grand Sport, version targa de la 16.4

Séries limitées : Sang Bleu / Grey Carbon / Royal Dark Blue  / L’Or Blanc / Red Edition / Blanc Noir Édition

– La Super Sport qui propose une augmentation de puissance, passant à 1 200 chevaux

Le Saphir Bleu 

– La Grand Sport Vitesse, version targa de la Super Sport

Jean-Pierre Wimille / Jean Bugatti / Meo Costantini / Elisabeth Junekh WRC / Rembrand / La Finale

Désormais, un nouveau chapitre s’écrit pour la marque avec la présentation de son nouveau modèle emblématique, la Chiron.

Il est donc temps de rendre l’hommage qu’il se doit à cette icône. Pour ma part, je dois avouer une faiblesse pour le modèle sang noir mais le prix en occasion reste inaccessible. Retrouvez l’annonce ici

 

 

7 réflexions sur « Bugatti : Le mythe Français ressuscité par Volkswagen »

  1. C’est une voiture superbe Et je pense que Bugatti a réussi toutes ces voitures j’aimerais bien essayer un jour Sur un circuit de course
    Alors Nézy t’es pas à me contacter par mail laisser moi votre téléphone car je suis un très bon pilote de voiture de sport et y’a pas mieux que Bugatti

    1. Les Bugatti Vérone sont très rares on voit très peu mais c’est une voiture superbe j’aimerais bien de l’essayer sur un circuit de course entendu car sur la route on est pur mais Bugatti Resse Bugatti e

        1. Vérone…Mes yeux pleurent du sang.

          Pierre tu dois te retourner dans ta tombe à l’heure qu’il est, j’ai bien essayé de te défendre partout mais faut croire que c’est une mode d’américaniser tout ce qui nous reste de bien Français.

  2. Bonjour,
    Je vais malheureusement plomber l’ambiance. Je suis un admirateur de la grande histoire de Bugatti et la perfection automobile restera éternellement pour moi la type 35. Et pourquoi la type 35 ? Pour avoir créé à une époque où on ne jurais que par l’augmentation de la puissance et du poids bref à l’époque des monstres, une machine parfaitement équilibrée, sans fioritures, pure, petite et surtout légère. 80 ans plus tard, les ingénieurs (et vous) n’ont toujours rien compris, vous ressuscitez les monstres !! Et comme par hasard, comme à l’époque des mercedes à compresseurs et autres autounions, c’est encore nos amis d’outre Rhin qui sont à la manœuvre. Vous avez compris que je n’ai vraiment aucune estime pour ces démonstrations de muscles, d’usines à gaz sur roulettes, qui sont bien loin de la philosophie d’Ettore qui considérait déjà dans les années vingt que, je site : En sport automobile, le poids c’est l’ennemi. Voilà donc une belle marche arrière de 80 ans ! Rapelez-vous qu’il est toujours plus facile de faire plus que mieux. Cordialement

    1. Oui et non…

      Ettore a aussi montré son génie sur des voitures de plus deux tonnes (Le Type 41 par exemple) capable de rouler à 200 à l’heure sans sourciller, bien qu’à la base le 12L était étudier pour l’aviation mais aussi pour se passer d’une boite de vitesse, le génie d’Ettore il est là aussi.

      Pour ce qui de la surenchère moteur c’est pas faux, Bugatti c’était surtout de la petite cylindrée en course (2,2L sur Type 35 3,3L pour le type 57 par exemple). Sa marque de fabrique fasse aux Auto Union, Bentley, Mercedes…

      Mais il ne faut pas oublier non plus que dans le contexte actuel, le cahier des charges du W16 est un joli pied de nez aux mesures écologiques et un aboutissement inégalé en 2003 à sa sortie sur les salons. Ce qui je pense est parfaitement dans la philosophie du manufacturier Italien.

  3. Une réussite dans le monde automobile.l’excellence,l’agressivité,sobre,discrète,la réussite.

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