Ferrari : Quel modèle ?

S’il existe une marque qui dispose d’un statut à part, c’est bien Ferrari (tous les modèles sont listés içi). Elle a une aura toute particulière et sa présence continue dans le Championnat du Monde de F1 où elle a glané tant de victoires y contribue fortement.
Il est également indéniable qu’un grand nombre de voitures iconiques font partie de la marque au Cheval Cabré et que la rude concurrence menée avec Lamborghini, Maserati, Aston-Martin, Porsche, Bentley a créé une saine émulation pour toujours porter plus haut le niveau d’exigence.
Ceci est bien plus vrai dans le domaine de la technique que de la présentation intérieure et de la finition, véritable talon d’Achille des productions italiennes.

Autant le positionnement de Ferrari était limpide dans la période allant des années 70 à 2010, autant les choses semblent de plus en plus confuses actuellement. Il y a presque toujours eu une Ferrari dans nos rêves les plus fous, le désir de possession d’une auto frappée du Cavallino Rampante a toujours été présent. C’est moins vrai aujourd’hui et cela tient au fait que les produits ne sont plus aussi tranchés et innovants.
L’arrivée de nouveau concurrent comme McLaren dans le segment des sportives et Pagani, Koenigsegg dans celui des supercars rabat les cartes. Plus incroyable, les concurrents traditionnels taillent des croupières et font des révolutions de palais à même de porter un coup fatal au cheval.

Nous allons tenter de décrypter et comprendre la stratégie de Ferrari de ces dernières années et prédire si un avenir radieux lui est toujours promis.

La naissance d’un mythe :


On ne peut évoquer Ferrari sans faire référence à l’iconique 250 GTO. Elle pose les bases de ce que Ferrari était capable de proposer au début des 60’s. Un V12 de 3.0l développant 300 ch. Grâce à son poids de 880 kg, on est sur un rapport poids/puissance de 2,9 kg/ch ce qui la place au niveau de la Bugatti EB110 apparue en 1992 et la Porsche 996 GT2 dévoilée en 2004.
Elle a remporté de très nombreuses victoires car c’était l’une sinon la meilleure GT de course du marché. Ironie du sort, elle ne réclamait que 160.000€ pour rejoindre le garage de son propriétaire. Autant dire que c’était le meilleur placement de l’histoire automobile.

Il faudra attendre plus de 20 ans pour revoir apparaitre une Ferrari si radicale. La F40 redéfinira une nouvelle fois le segment et créera même la catégorie Supercar, ouvrant la voie à tous les excès propres aux 80’s.
Exit le V12, place au V8 biturbo crachant 478 ch pour un poids de 1.100 kg. Elle s’impose comme la sportive absolue, la plus performance et la vision ultime du Commendatore qui disparaitre peu après. Elle est le pinacle de la supersportive analogique, brute de fonderie. Elle sera alignée également en course.

Avec la F50, on commence à toucher du doigt certains travers qui rejailliront plus tard et qui tendent à vouloir positionner désormais la marque dans l’ultra confidentiel, monnayant très chère cette exclusivité destinée uniquement à des gens sélectionnés. Certes, la voiture est bourrée de qualité mais elle n’apparaît que 7 ans après la F40, revient à un chiffre de production très limité (349 ex ?) et part sur un prix de vente très élevé.

L’élargissement de la gamme :

Ferrari a tout naturellement décidé d’aller chercher des volumes de production plus importants à partir des années 60 en proposant un coupé 2 places équipé d’un d’un V6 avec la Dino, puis d’un V8 avec la 308. Autant le V6 a été abandonné, autant le V8 s’est positionné comme l’entrée de gamme depuis lors.
Le catalogue se composait alors d’un coupé/targa V8, d’une sportive à moteur V12, d’une supercar et d’une GT 4 places à moteur V12 pour la clientèle friande de grande GT italiennes. L’année 1980 voit apparaitre une nouvelle offre avec la Mondial, coupé et cabriolet 4 places à moteur V8. Cette offre a perduré de 70’s à la fin des années 2000, simplement rythmée par les renouvellements de modèles.

Les hypercars et One-off:

Nous assistons depuis 10 ans à une certaine déferlante de machines ultra sportive, puissante et innovante. L’électrique touche désormais le segment des hypercars. Ferrari n’a pas échappé à cette mode avec sa Laferrari (les 58 à vendre) qui s’est inscrite aux cotés de la McLaren P1 (les 55 annonces de P1)et de la Posche 918 Spyder (les 70 annonces sont là) comme les reines de ce nouveau segment. Pourtant, depuis 2013, année de présentation de ce pinacle automobile, Ferrari semble bien absent.
Point d’actualités de records battus sur la Nordschleife comme Lamborghini et Porsche, pas de record de vitesse max comme Bugatti et Koenigsegg, pas de rumeurs sur la sortie d’un modèle tout électrique, quasiment aucune annonce.
On a eu que la présentation de la Portofino (120 annonces), de la 812 Superfast (137 annonces) et du renouvellement timide de la 458 et son passage au V8 turbo.

De même, les nouvelles stars du segment hypercars (205 annonces pour ce segment) sont annoncées depuis un an et Ferrari semble encore une fois absent.

Avec une gamme comprenant 5 modèles pour une production de 8.000 voitures par an, les choses ne sont pas très logiques. La possible sortie d’un SUV, utilisant les incartades dans le segment de Maserati et Alfa, vont devoir lisser un peu les choses car il est difficile de maintenir une entrée de gamme qui est la plus performante, un cabriolet qui se cherche, une GT sportive trop puissante et pas assez sport et une familiale qui n’en est pas tout à fait une.

Si l’on prend le cas de Bentley, la gamme est lisible et fait sens. C’est la même chose avec Rolls.
A l’autre bout, on a McLaren qui maintient un positionnement très tranché et Lamborghini qui garde une grande cohérence malgré l’Urus.

Ferrari est dans une sorte de no-man land qui va finir par lui être préjudiciable. Trop de modèles pour une production volontairement si limitée.
Il est d’ailleurs frappant de constater que le designer fétiche de la marque, Pininfarina en vient à devenir constructeur et présente sa Battista au look proche d’une F8 Tributo, mais résolument tournée vers l’avenir car totalement électrique et dotée d’une puissance ahurissante de 1.900 ch.

Est-ce que Ferrari ne s’est pas perdue en chemin et se cherche comme elle cherche des noms à ses modèles. Superfast, LaFerrari, Portofino ? Au secours.

Elle n’est pas un constructeur haut de gamme qui fait du volume à l’instar de Bentley et Rolls, elle n’est pas dans la haute couture comme Pagani et Koenigsegg, elle n’est plus dans la rupture technologique comme Rimac et Koenigsegg.
Les dernières hypercars en cours de commercialisation sont l’Aston Valkyrie, la Mercedes Project 1 et la McLaren Sweptail. Point de Ferrari annoncée.
Et que dire d’Aston Martin qui fait une révolution complète. Adieu au moteur avant et bienvenue au moteur central arrière.

Ferrari est attaquée de toute part et ne semble finalement pas apporter une réponse satisfaisante pour les amoureux du cheval cabré. Jugez par vous-même :
McLaren (toutes les annonces de la marque sont içi) a produit 4.806 voitures en 2018, soit une hausse de 44% par rapport à 2017. En 10 ans, la marque affiche une production qui se rapproche de celle de Ferrari et sort chaque année de nouveaux modèles, dont certain très osé comme la Senna (18 en vente). De son coté, Bentley tourne depuis 5 ans autour des 9.000 voitures avec un mix qui s’est déplacé vers le Bentayga depuis son apparition au détriment de la Continental GT. Le nouveau modèle ayant été présenté, il est fort probable que les 10.000 unités ne vont pas tarder.
Aston Martin est la marque ayant connu la plus forte progression, passant de 3.800 voitures en 2012 à 6.400 en 2018.
Enfin, Rolls Royce est passé en 10 ans, de 2008 à 2018, de 1.200 à 4.100 voitures.

C’est en 2006 que Ferrari présente son premier one-off, la P4/5, commande spéciale de Mr Glickenhaus, qui deviendra par la suite constructeur à part entière.

En 10 ans, Ferrari aura fabriqué 18 exemplaires uniques ou ultra-limités comme les F60 et J50, limitées toutes deux à 10 exemplaires. On ne connaît pas les tarifs de vente de ces commandes spéciales mais elles sont très lucratives car toutes basées sur des modèles de série.
Il faut préciser que dans la même période, McLaren a présenté 10 modèles et produit 10.000 voitures dont presque 5.000 en 2018.

Ferrari a fêté ses 70 ans en 2017 ce qui en fait une marque encore jeune.
Il semble que ce qui faisait sa marque de fabrique disparaisse au profit d’un positionnement plus tourné autour du taylor made. La série ICONA, présentée à la fin de l’année dernière, indique peut-être la nouvelle voie choisie par Ferrari pour se démarquer de ses concurrentes. Il s’agit d’une nouvelle gamme de produits qui va rendre hommage aux icônes passées de la marque et s’appuyant sur les dernières productions.
Les Monza SP1 et SP2, pour une ou deux places, sont des barquettes basées sur la 812 Superfast. Elles vont être produites à 499 exemplaires, soit le volume d’une supercar, au prix de 1.6 M€ soit 5 fois le prix de la base. C’est l’art de savoir vendre au mieux l’image de la marque.

7 réflexions sur « Ferrari : Quel modèle ? »

  1. Vous passez totalement sous silence le fait que les Ferrari (de très nombreux modèles !) sont de véritables MERDES , que le coût d’entretien est proprement HALLUCINANT sur certains modèles , et que Ferrari est la marque qui fait la plus grosse marge bénéficiaire brute sur chaque modèle… ! ! !

    Je parle d’expérience , j’en ai eu plusieurs… !

    1. Si vous n’avez pas les moyens d’entretenir une FERRARI, il faut rouler en DACIA!. FERRARI est une marque unique qui ne peut se comparer à aucune autre marque et cela a aussi un prix qu’il faut accepter.

      Essayez de rouler en allemande équivalente(Si toutefois vous trouvez l’équivalent)pendant quelques années et vous finirez par avoir les mêmes conclusions, voire vraisemblablement pire et peut-être reviendrez-vous chez FERRARI ! !

    2. J’ai une 812 superfast acquise il y a 6 mois et je n’ai pas de problème,un vrai monstre de puissance!!!l’entretien dune Ferrari est à l’image de tes revenus…l’exclusivité a un prix!!!

    3. je suis d’accord avec vous, tout simplement du racket pour parvenus n’étant pas capable de faire une vidange. marque unique cela me fait bien rire car le vieux avait copié le moteur alfa Roméo a qui il doit ses débuts de dictateur des pistes.

    1. C’est bien de voir qu’il y a des gens qui acceptent de payer hors de prix des pièces qu’on retrouve à des prix plus raisonnables chez Maserati…. tout ça parce qu’elles sont emballées dans un carton Ferrari.
      « On ne fait pas le riche quand on a pas le sou » c’est bien résumer la mentalité de la marque. Si la connerie avait un nom, ce serait Ferrarista : prêt à payer n’importe quoi s’il y a un cheval cabré dessus.
      Je reste avec ma Maserati… Pauvre ( tout est relatif quand on voit le prix de la voiture et de l’entretien) mais lucide.

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