V12 et boite manuelle : Une espèce éteinte

On n’est plus au niveau d’alerte maximale mais bien devant le constat accablant que le binôme V12 et boite manuelle n’existe plus sur le marché du neuf depuis le lancement de la nouvelle Aston Martin Vantage.
J’entends déjà les critiques des technophiles qui, à juste titre, ne manqueront pas de préciser que rien n’est plus rapide qu’une PDK ou une boite F1 sur un tour de circuit. Mais je rétorque immédiatement que là ou il y a du pommeau, il y a du plaisir, de la maitrise, la sensation unique de faire corps avec la machine. Chaque démarrage en côte, chaque talon pointe est un éternel recommencement, comme un appel à toujours faire mieux.

Pour en revenir à notre sujet, il s’agit certes de la chronique d’une mort annoncée mais pour tous ceux qui étaient ados dans la période 1970-1990 vont prendre un grand bol de nostalgie.

Loin d’être une nécrologie, ce billet va se faire l’écho d’une des plus importantes extinctions du plaisir automobile. Nous pourrons néanmoins faire place au positivisme en constatant que ces merveilles existent finalement en nombre sur le marché mondial de l’occasion et pour toutes les bourses ou presque.
L’évolution technologique a tout d’abord précipité l’arrêt des V12 dans le sport auto, tant en endurance pour des raisons évidentes de consommation qu’en F1 pour des questions de rendement. Les progrès des motoristes finissent par engendrer des moteurs si petits aujourd’hui qu’on a peine à les imaginer dans la catégorie reine ou dans des coupés sportifs (comme le 3 cylindres de la I8). Les réglementations en tous genres vont finit de sonner le glas de ces 12 cylindres au bruit si magique.

Le V12 représente depuis toujours le sommet de la motorisation automobile. Il s’est toujours logé dans des voitures au blason prestigieux, ne se faufilant jamais parmi les productions banales. A lui seul, il permet à l’auto qui le loge d’accéder à un statut à part, comme la Jaguar Double six.
Ce moteur reste encore à ce jour synonyme de plaisir absolu car les turbos n’ont pas encore totalement investi les bancs des 12 cylindres, tout comme les diesels à part le groupe VW.

Du coup, vaut t’il mieux acheter un SUV mazouté aussi sensuel qu’un surgélateur industriel ou plutôt pencher pour une berline différente ! Quelque chose « qui a de la gueule » et qui plus est animé par la plus noble des motorisations ! Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y a de l’offre en coupés à moteur 12 cylindres sur le marché, à des prix plutôt proches du sol que du paradis. Toutefois, ne négligez pas le budget entretien/assurances/taxes/essence qui peut vite donner le tournis !
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Il y a actuellement moins de 10 constructeurs qui proposent des modèles dotés de cette motorisation et il est probable que nous pourrons les compter sur le doigt d’une seule main dans un avenir très proche.
Lorsque l’on rajoute la boite manuelle qui a intégralement déserté des marques emblématiques comme Ferrari et Lamborghini et qui n’ont jamais existé dans une marque récente comme McLaren, on comprend mieux que cette combinaison est des plus rares. C’est d’ailleurs ce qui explique que ces modèles vont certainement connaitre un avenir plus radieux sur leurs valeurs que des déplaçoirs qui viendront s’ajouter à la grande liste des modèles sans intérêt.

Nous allons lister petit à petit tous les modèles ayant existé avec cette combinaison magique. Pour débuter, honneur à Sa Majesté Aston Martin :

la marque préférée de ce cher James a pris son temps pour doter l’un de ces modèles, le V12 ne faisant son apparition sur la DB7 Vantage qu’en 1999. C’est un véritable Bond en avant pour cette « jaguar » astonisé. Avec 6 litres de cylindrée offrant 420 ch, la DB7 Vantage accédait à un statut que sa version dotée du 6 cylindres n’a jamais eu. Ses concurrentes étaient alors Ferrari, Bentley, Lamborghini et comme elle fut déclinée en coupé et cabriolet, elle n’avait presque pas de concurrence.
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Il faut noter que la marque a également proposé ce combo sur la série très limitée de DB7 Vantage Zagato et la version découvrable, la DB AR1.
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7 longues années d’attente furent nécessaires avant de revoir une boite manuelle accouplée à un V12. C’est l’iconique DBS qui permet aux amateurs de pousser le compte-tours de manière classique. Il est assez drôle de souligner que c’est dans ce mode de transmission que la Vmax de 305 km est atteinte grâce au V12, toujours de 6 litres, mais qui développe désormais 517 ch.

Cette version accède à un statut à part car elle est la vedette au coté de James Bond dans « Casino Royale » et « Quantum of Solace » ou elle effectue à chaque fois des cascades pour le moins destructrices. Ce coté bad boy lui sied parfaitement car c’est en fait la version virilisée de la DB9. Elle est d’ailleurs la seule à pouvoir bénéficier d’une transmission manuelle.
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2016 Aston artin Vantage V12 S

Enfin, le dernier modèle de la marque à offrir ce binôme exceptionnel est la V12 Vantage. Les dirigeants d’Aston Martin ont du lire la bio de Caroll Shelby pour en arriver à installer le plus gros moteur disponible dans le plus petit chassis et ainsi proposer une vision GT d’une muscle car. Cette fois, cela cogne fort avec les 517 ch disponibles. La barre des 300 km/h est dépassé et même si l’auto n’est pas comparable en comportement avec une Porsche 991 Turbo, Ferrari 488, Audi R8, elle offre un moteur exceptionnel dans une des plus belles lignes. Un must absolu. Aston a tenu néanmoins à offrir à la Vantage pour son pot de départ une ultime évolution, la Vantage S qui a vu réapparaitre la boite mécanique après quelques années avec la boite robotisée. On ne peut que les en remercier. L’unique petit reproche que l’on peut faire est la forme et la finition du levier. Il est redevenu quelconque alors que la première version de la V12 Vantage héritait du pommeau en alu de la DBS.

Alpina
C’est l’ordre alphabétique qui impose de placer cette marque avant sa « donneuse » car sans la BMW 850 CSI, cette Alpina B7 n’aurait certainement pas eu droit au statut qu’elle occupe. C’est d’ailleurs l’unique modèle de la marque à proposer un V12 avec une boite manuelle.
Cela ne retire bien entendu rien à Alpina et à la préparation minutieuse opérée. ELle le fut d’ailleurs sur un nombre très restreint d’exemplaires, 57 pour être précis, comme la cylindrée du V12, 5.7 litres. La puissance est portée à 420 ch et le couple à 570 Nm, histoire de se distinguer de BMW.
Attention, il n’y a que 25 exemplaires ayant reçu la boite manuelle.
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BMW
BMW n’a également gratifié ses clients, officionados que d’un unique modèle présentant le binôme V12/boite manuelle. C’est d’ailleurs pour la version la plus sportive de son coupé GT que ce choix a été fait, preuve que l’époque est bien révolue. Sur la base de son magnifique coupé 850, le département Motorsport opère quelques modifications et augmente la puissance pour atteindre les 380 ch. Sans être une M8, cette version représente ce que BMW fait de mieux au milieu des années 90. D’ailleurs, si vous êtes amateur et passionné, cette voiture constitue un excellent choix, en dehors de Ferrari. BMW aura été plus généreux qu’Alpina avec 1.510 unités produites.
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Retrouvez nous prochainement pour la suite avec Bugatti

3 réflexions sur « V12 et boite manuelle : Une espèce éteinte »

  1. Bonjour, pour reprendre le thème « l’écho d’une des plus importantes extinctions du plaisir automobile » je souscris et signe ! Nos gouvernants magnifiques qui défilent dans les ministères sont ultralibéraux en économique et social et staliniens de type « Corée du Nord » en matière de sécurité routière. En ville comme en campagne – J’ai déjà rendu ma carte d’électeur et vais bientôt mettre mon permis au clou…pour simplifier comme des millions d’usagers de la route je suis excédé et ne tiendrai plus longtemps.
    Bien à vous.PB

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